La location saisonnière connaît un véritable essor en France, portée par l’attractivité touristique du pays et le développement des plateformes de location en ligne. Cependant, se lancer dans cette activité n’est pas sans conséquences fiscales. Entre taxe d’habitation et déclaration de revenus, les obligations des loueurs peuvent sembler complexes. Cet article vous aidera à y voir plus clair et à comprendre comment gérer au mieux votre location saisonnière sur le plan fiscal.
Taxe d’habitation : qui est concerné ?
La taxe d’habitation est un impôt local dû par toute personne disposant, au 1er janvier de l’année en cours, d’un logement meublé à usage privatif, qu’elle en soit propriétaire, locataire ou occupante à titre gratuit. Les locations saisonnières ne sont donc pas exemptées de cette taxe.
Cependant, il existe quelques exceptions : les logements considérés comme des résidences secondaires sont soumis à une taxe d’habitation spécifique, dont le montant varie selon les communes. De plus, si vous louez une partie de votre résidence principale à des fins touristiques pour une durée inférieure à 120 jours par an (soit environ 4 mois), vous ne serez pas redevable de la taxe d’habitation sur cette partie du logement.
Déclaration des revenus locatifs
Les revenus tirés de la location saisonnière sont imposables et doivent être déclarés à l’administration fiscale. Selon la nature du logement (meublé ou non) et le montant des recettes annuelles, les loueurs peuvent opter pour différents régimes d’imposition.
Location meublée
Si vous louez un logement meublé, vous relèverez du régime des locations meublées non professionnelles (LMNP) ou des locations meublées professionnelles (LMP), selon le montant de vos recettes annuelles et votre statut légal.
Pour être qualifié de LMP, il faut remplir trois conditions : être inscrit au registre du commerce et des sociétés en tant que loueur en meublé professionnel, percevoir des recettes locatives supérieures à 23 000 € par an et que ces recettes soient supérieures aux autres revenus du foyer fiscal. Dans le cas contraire, vous serez considéré comme LMNP.
Sous le régime LMNP, vous pouvez opter pour le régime micro-BIC (bénéfices industriels et commerciaux) si vos recettes annuelles ne dépassent pas 72 600 € (ou 176 200 € dans certaines conditions). Le micro-BIC permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 50% sur les revenus locatifs déclarés. Au-delà de ce seuil, vous devrez opter pour le régime réel.
Location non meublée
Si vous louez un logement non meublé, vous relèverez du régime des revenus fonciers. Si vos recettes annuelles ne dépassent pas 15 000 €, vous pouvez opter pour le régime micro-foncier, qui permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 30% sur les revenus locatifs déclarés. Au-delà de ce seuil, vous devrez opter pour le régime réel.
Taxe de séjour
En plus de la taxe d’habitation et de l’imposition des revenus locatifs, les loueurs en location saisonnière doivent également s’acquitter de la taxe de séjour. Cette taxe est due par les personnes hébergées dans un logement à titre onéreux, pour une durée inférieure à 90 jours consécutifs. Le montant de cette taxe varie selon les communes et le type d’hébergement (classé ou non).
Il appartient au loueur de collecter la taxe de séjour auprès des locataires et de la reverser à la collectivité territoriale compétente (commune ou intercommunalité). Certaines plateformes de location en ligne, comme Airbnb, se chargent elles-mêmes de collecter et reverser cette taxe pour le compte des loueurs.
Nos conseils pour bien gérer votre location saisonnière sur le plan fiscal
- Maintenez un suivi rigoureux des recettes et dépenses liées à votre activité locative : cela vous permettra de choisir le régime d’imposition le plus avantageux et de justifier vos déclarations auprès de l’administration fiscale.
- Anticipez les éventuelles hausses de la taxe d’habitation et/ou de la taxe de séjour : ces impôts locaux peuvent varier d’une année sur l’autre, il est donc important de se tenir informé des évolutions en cours pour adapter vos tarifs en conséquence.
- N’oubliez pas de déclarer votre location saisonnière auprès de votre mairie, conformément à la législation en vigueur. Cela vous évitera des sanctions pouvant aller jusqu’à 50 000 € d’amende.
Ainsi, si vous souhaitez vous lancer dans la location saisonnière, il est important de bien connaître les obligations fiscales qui en découlent. Entre taxe d’habitation, déclaration des revenus locatifs et taxe de séjour, il convient de bien s’informer et d’adopter une gestion rigoureuse pour éviter les mauvaises surprises.